De l’inspiration de sa jeune fondatrice, Winnifred Selby, Winnie, comme elle aime être appelée a lancé du haut de ses dix-neuf ans, Ghana Bamboo Bikes qui fabrique des cadres de vélo à partir de bambous.
C’est à l’école secondaire que l’idée germe, lors d’un cours de design. “Nous devions imaginer des moyens de transport pour des personnes âgées ou des enfants”, se souvient-elle. Utiliser du bambou pour fabriquer des vélos n’est pas un concept tout à fait nouveau. Né en 1894 en Angleterre, il a été introduit en Afrique en 2005 par le Californien Craig Calfee, convaincu que ce mode de transport a de quoi séduire les Africains dès lors qu’il est accessible et fabriqué localement. “L’idée était là, mais il fallait la mettre en oeuvre”, relate-t-elle. Elle décide alors de sauter le pas aux côtés de Bernice Dapaah et Kwame Kyei. Son assurance impressionne plus d’un !
Avec son rêve en tête, elle a eu besoin des financements de plusieurs branches, choses qui n’a pas toujours été facile à convaincre vers les banques. Il faut imaginer voir débarquer cette jeune fille de quinze ans qui rêve de changer la vie de la population rurale. . C’était compter sans la mobilisation de ses camarades de classe, tous prêts à investir leurs frais de scolarité dans ce projet innovant.
L’idée est bel et bien innovante. À y regarder de plus près, le bambou est une ressource qui semble avoir été pensée pour la fabrication de vélos. Capable d’absorber les chocs, le confort n’est pas la moindre de ses qualités. La tige de chaume est aussi particulièrement robuste, plus résistante à la traction que l’acier et donc capable de supporter de lourdes charges. Fabriqués avec une matière première locale non polluante, ces vélos sont donc particulièrement adaptés aux chemins ruraux du Ghana. Alors que ce moyen de transport est peu populaire en Afrique, le vélo de bambou n’a rien d’un modèle au rabais. Kafui Dey, un présentateur de télévision populaire du pays qui a testé le vélo, s’est d’ailleurs dit impressionné par sa qualité.
A présent, son innovation a créé des emplois, une société et des employés. Aujourd’hui encore, malgré le succès et un chiffre d’affaires qui avoisine les 320 000 dollars en 2013, la demande reste forte et il faut la satisfaire.