Après la disparition de Kingelez, un grand artiste qui a porté le nom de l’Afrique sur les quatre coins du monde, sa famille ainsi que des fans sont émus grâce aux hommages qui ont fait un écho un peu partout dans le monde. Pour les non connaisseurs, Kingelez était artiste, connu pour être un créateur de villes utopiques et des architectures maquettiques où il évoque souvent son rêve de « monde meilleur ». Suite à une maladie, il s’est éteint ce samedi 14 mars, à l’hôpital de Kinshasa, à l’âge de 66 ans.
Avec le type de prestation et œuvres que Kingelez inventait, on peut le qualifier comme architecte. Avec sa son originalité et surtout sa fierté, chacun a pu rassembler les mots justes pour le décrire. André Magnin, le célèbre spécialiste de l’art contemporain en Afrique a prononcé les siens : « Toute son œuvre est centrée sur une ville utopique. Kingelez vivait au cœur de cette grande métropole Kinshasa, une ville chaotique, anarchique et en même temps si extraordinaire. Toute son œuvre est un engagement esthétique, politique, poétique questionnant la condition humaine. »
Bodys Isek Kingelez
Bodys Isek Kingelez est né à Kimbembele Ihunga, une ville de Congo le 27 août 1948. Ce sera le nom de la première ville qu’il bâtira en carton plume en 1994. D’après les fans, c’était une œuvre tout simplement magnifique avec les couleurs des tours, l’originalité du stade, la gare très réussite et même les rues et les places propres. Son admirateur, André Magnin a souligné à ce propos : « C’est une architecture extraordinaire et fantasque avec des formes qu’on n’avait jamais vues nulle part, mais qu’on retrouve aujourd’hui quand on va à Doha et quand on voit les constructions et des tours assez improbables des grands architectes internationaux ».
Il a également poursuivi : « Lors d’une nuit en 1969, Kingelez s’est mis en transe et a réalisé une maquette hautement improbable qu’il a présentée quelques jours plus tard au musée national de Kinshasa. Les conservateurs qui l’avaient reçu n’ont pas cru que c’était lui qui l’avait faite. Alors, on lui a proposé de rester pendant quinze jours au musée afin qu’il réalise une deuxième maquette pour confirmer qu’il était bien l’auteur de la première. » Celui-ci fait référence au parcours de l’artiste qui n’était qu’un professeur dans une école secondaire à Kinshasa jusqu’à ce qu’un évènement s’est produit.
Depuis, il a porté haut le drapeau de son pays en parcourant partout dans le monde. New York, Bilbao, Genève, Allemagne…tout le monde a pu le reconnaitre à travers son art. Il a même été choisi parmi les artistes phare de la plus grande exposition consacrée à l’art contemporain du monde, la Documenta de Kassel.
C’est à travers une exposition que je l’ai vraiment connu. Ce qu’il a fait est plus qu’un Art pour moi.