D’après le rapport d’une étude menée par Microsoft en 2013, les pays tels que le Nigeria, le Ghana et le Cameroun comptent parmi les dix premiers foyers de cyberattaques à l’échelle mondiale. En effet, la cybercriminalité est un fléau très répandu en Afrique; elle se présente souvent sous forme d’infraction criminelle ayant l’ordinateur pour objet (piratage informatique, hameçonnage, pollupostage) ou pour instrument de perpétration principal (pornographie juvénile, crime haineux, fraude informatique).
De ce fait arrive à point nommé le projet de la start-up Efficient Protection déjà lancé depuis 2011 par Karim Ganame, un Burkinabé installé au Canada. Dans son approche pour lutter contre ce fléau, il développe un anti-virus basé sur l’analyse comportementale des réseaux infectés qui pourrait éventuellement intéressé le continent Africain.
En fait, Efficient Protection fonctionne comme un outil d’analyse comportemental de l’ensemble du réseau d’une entreprise. Sur une période allant de deux à six semaines, le CDS (Système de détection de compromission), branché au réseau du client, surveille le trafic internet de l’entreprise, la fréquentation par tranche horaire, le pays d’origine des sites visités… Il en tire un schéma des habitudes de navigation du réseau. Tout ce qui sort de ce modèle est analysé par le système qui dégage de potentielles brèches dans le réseau et alerte alors les techniciens d’Efficient Protection, ou ceux du client s’ils ont les compétences. Selon les propos de Karim Ganame,
« Quoi qu’il arrive, tout le monde se fera pirater un jour ou l’autre dans sa vie. Partant de ce constat, il faut savoir limiter les dégâts en identifiant rapidement l’origine de la menace. »
Il se propose donc de faire de sa start-up « l’un des meilleurs éditeurs de solutions de cybersécurité au monde » vu que la détection des cyberattaques se trouve trop lente et aléatoire ce qui entraîne un grand risque de pertes massives de données; les solutions proposées par Karim pourraient s’avérer les plus prometteuses.
Dès lors, le projet de la start-up ne cesse de séduire plus d’un gouvernement en Afrique. C’est ainsi qu’en mai s’ouvre un marché assez prometteur remporter lors d’un appel d’offres pour aider à la construction du Centre national de réponse aux incidents et cyberattaques (CERT) lancé par l’Autorité à charge de régulation des télécoms du gouvernement togolais; sans doute d’autres gouvernements africains seraient tentés par l’expérience.